ortir de l'Enfer d'Azkaban, c'était déjà une première victoire, mais affronter le regard des autres et voir leur expression changer du tout au tout en se rendant compte de qui j'étais, ça, c'était une deuxième victoire. Et certainement la plus grande. Je n'aimerai pas être à leur place, penser être les meilleurs, être enfin en paix, pour finalement se reprendre une nouvelle enclume sur la tête quand le mal revient enfin sur le devant de la scène. Je me languis déjà de ma prochaine victime. La prison ne m'a pas rendu maboule non, au contraire, mais elle m'a fait me replier un peu sur moi-même, et maintenant, je réfléchis un peu plus à l'éventualité de meurtre, et de vengeance. J'ai toujours été quelqu'un qui réfléchit toujours énormément avant d'agir, eh bien désormais, cette faculté me sert à trouver la victime parfaite, et à savoir où, quand, et comment, je vais pouvoir passer du bon temps avec elle.
Mes pas s'enfoncent dans la neige de Londres, et je parcours les rues du Chemin de Traverse, baguette à la main. Oh! Un drapeau de la résistance, comme c'est mignon. Un sourire mauvais se dessine sur mon visage, et je le vise de ma baguette, laissant un Incendio informulé le consumer lentement. Les cendres se répandent un peu partout et un enfant, qui m'observe depuis le début, me regarde effrayé, prostré entre les jambes de sa mère. Encore un pauvre gosse qui va se laisser berner par la réalité débile de ses parents. Je le fixe à mon tour et il détourne le regard en premier. Classique.
En parlant d'enfants, j'ignore comment va Alec et sa petite famille, mais je n'ose pas me faire trop de soucis pour eux, j'ose espérer qu'ils savent se débrouiller et qu'ils ont réussi à trouver une assez bonne planque jusqu'à ce que l'Ordre (ou du moins ce qu'il en reste) puisse enfin sortir de son trou pour rappeler à tout le monde qui commande, ici. Ils nous ont assez pris pour des idiots comme ça. Ils méritent qu'on les envoie derrière les barreaux avec ces ordures de détraqueurs, je suis certain qu'ils nous chanteraient de jolies chansons de désespoir mais qu'ils se la ramèneraient moins, tout de même. Je marche rapidement jusqu'à apercevoir un petit attroupement devant l'une des boutiques. Oh ? Quelqu'un qu cherche des ennuis ? Je presse encore le pas avant de me fendre un chemin dans la foule, ou plutôt de forcer mon passage à coup de coups de coudes et de mains, avant de me retrouver pile devant mon petit Alec. Il a l'air plutôt en bon état, c'est déjà ça.
Je laisse un nouveau sourire étirer mes lèvres alors que je m'avançai vers lui. « - Besoin d'aide, la terreur ? » Je ne l'ai pas revu depuis que je l'ai aidé à se sortir de sa cellule; il a le regard de la prison, mais il n'a pas l'air aussi fou que les autres. Il reste Alec, en tout cas.