Lead me for now,
and forever.

Tant de temps sans les voir, enfermer, à subir les pires tortures inimaginables, à n’attendre qu’une chose, c’est de mourir. Je souffrais tellement, du fait que l’on m’ait arraché mon enfant dès sa naissance, que je sois sans nouvelles de ma famille ainsi que toutes ces douces tortures que l’on m’infligeait. Sont-ils encore vivant ? Je ne sais même pas ce qu’est devenu mon fils, chez qui il est, comment on l’a appelé et si on s’occupe bien de lui. Deux ans, livrés à moi-même. Deux ans, sans le voir, sans les voir…c’est la pire des souffrances. A force de souffrir, on finit par perdre complètement la tête. J’ai perdu la tête, la haine me ronge, la colère, la vengeance …je ne pense qu’à sa, depuis un an et demi. Je ne cesse de leur répéter, qu’ils le regretteront, je ne cesse de leur dire que je me chargerais d’eux, un par un, et qu’ils mourront dans d’atroce souffrance et même pire, pourquoi ne pas simplement les transformer en légume ? Les faire devenir fou eux aussi ? Deux ans, mon corps et mon cœur sont tout ce qu’il y a de plus meurtri. Le fait de me dire qu’ils sont sûrement morts, que Liam est sûrement morts et que les enfants ont été placés dans des familles me faisaient plus que mal.

Me voilà libre désormais, et honnêtement j’ai peur. Peur d’affronter enfin la vérité, peur de savoir ce qu’ils leur aient vraiment arrivé. Je suis en mauvais état, je suis tout maigre, affaiblit. Ca fait quelques petits jours que je cherche, je cherche ma famille. Ils ne sont plus là où l’on résidait avant, ils ne sont plus dans les endroits où l’on pouvait être susceptible de se cacher. Aucune trace. Rien. Plus j’avançais, plus je désespérais et je me disais que finalement, ils y sont tous passés. Je me souviens, de la dernière fois. Ni un adieu, ni rien …un simple regard et l’on savait très bien qu’on allait être séparé, pour plusieurs années ou même voir pour le restant de nos vies. Je continue de marcher, réfléchissant sans cesse, ma baguette en main, prêt à attaquer s’il le faut. Jamais je ne retournerais là-bas, jamais je veux retourner dans cet Enfer. Si j’y retourne, je supplierais à mon bourreau qu’il me tue. Je comprends désormais ce que peuvent ressentir ces cafards. Ca me donne tout simplement envie de continuer, de me venger et de leur en faire subir encore plus que je ne le faisais. Je ne suis plus le même, la folie a pris possession de moi.

Je traine des pieds, regardant droit devant moi, le regard vide. Je ne sais pas où je vais, je laisse mes pieds me guider à des endroits où je pourrais être susceptible de retrouver ma famille. Je ne sais plus où chercher, je ne sais plus où aller, je suis tellement perdu, désorienter. Je commence à désespérer, finalement, ils ne doivent plus être de ce monde, depuis deux ans, si ce n’est mon fils qui va bientôt avoir deux ans. Je ne l’aurais jamais cru, mais c’est tellement horrible quand vous arrache votre enfant, que vous n’avez pas le temps de le serrer contre vous alors qu’il vient de naitre et qu’on l’emmène, sans que vous puissiez voir comment il est et encore moins lui donner un prénom. Du moins, lui avoir fait partager votre idée, prononcer son prénom dans un murmure pour que seul lui l’entende, non. J’entends une voix familière, trop familière à mon goût. Je sors rapidement de mes pensées, baguette à la main, la pointant en direction de Liam. Je l’observe, sentant mon cœur raté un bon. Liam ? Mon Liam ? Mon mari ? Je ne sais pas comment réagir. Je suis tellement heureux, de le voir, de le voir vivant mais j’ai peur …j’ai peur. A-t-il refait sa vie ? A-t-il changé de camp ? Je garde ma baguette pointée sur lui, la surprise sur mon visage se transformant en méfiance, gardant mes distances.

« Si tu es un résistant, passe ton chemin. »

Dis-je froidement. Malgré que je ne voulais pas, il vaut mieux que je m’assure d’abord qu’il n’a pas changé ou même au contraire qu’il a pris plus d’assurance et qu’il se faufile moins dans sa coquille, que cette coquille là, il l’a explosée. J’aimerais le serrer contre moi, sentir à nouveau son corps contre le mien, son doux parfum …retrouver celui que je croyais avoir perdu. Je dois être méconnaissable, des cheveux longs, une barbe de plusieurs semaines bref, rien de ce qui pouvait laisser croire que je suis vraiment le même. Je resserre mes doigts sur ma baguette, tremblant. Je sais qu’à cet instant là, je ne ferais pas le poids contre un sorcier comme Liam. Ca fait depuis que les membres de l’ODT ont été relâchés dans la nature, que j’erre, que je dors peu et même, que je ne me nourris pas. Je n’en ai ni l’envie, ni le cœur, ni la tête. J’ai tout simplement envie de retrouver ma famille …celle que j’ai abandonnée, sans que je puisse faire quoique ce soit. J’abaisse ma baguette et je finis par m’écrouler sur le sol, à bout de forces.

Lead me for now,
and forever.

A Azkaban, je me demandais sans cesse s’ils allaient bien, s’ils ne manquaient de rien, s’ils étaient heureux ou même s’ils étaient morts. Je ne cessais de penser à eux, de m’inquiéter et de me poser des questions sur leur état, le pire était le fait de ne pas pouvoir les voir et de m’imaginer les pires scénarios inimaginables. Deux ans sans les voir, deux ans sans les entendre, deux ans sans savoir s’ils sont encore en vie. Deux ans à me torturer …deux longues putains d’années. Je pense que ce ne sont pas les pires tortures que l’on m’infligeait qui m’on rendu barge, mais plutôt le fait de ne pas avoir pu voir mes enfants et mon mari, que l’on m’ait arraché si sauvagement mon bébé dès sa naissance, et le fait de ne pas savoir ce qu’il est devenu. Je n’aurais jamais imaginé que c’était si horrible que sa, je n’aurais jamais imaginé me faire choper et enfermer à Azkaban surtout que j’ai été le plus vigilant possible, mais d’un sens je suis bien content que Liam ne m’ait pas rejoint, je n’aurais pas supporter savoir les enfants probablement livrés à eux-mêmes, Liam subissant les mêmes tortures que moi, tout sa par ma faute, tout sa parce que je l’ai incité à suivre le même mouvement, tout sa …tout sa parce que je suis un putain de membre de l’Ordre. Les résistants n’ont qu’à bien se tenir, Azkaban m’a transformé et je suis loin d’être le même. La folie me possède et me manipule, la haine, la vengeance et la colère sont toujours là. Je ne pense qu’à sa, tuer ceux qui ont osés me séparer de ceux que j’aime, tuer ceux qui ont osés me torturer, ceux qui ont osés me salir et m’afficher dans les journaux sorciers.

C’est désespérer, las, que je marchais dans les rues de Londres en espérant entendre le son de sa voix, croiser l’un de mes enfants … ça fait maintenant quelques temps que je marche, que je les cherche, que j’attends que l’un d’eux me donne un signe de vie. Là où j’ai cherché, où ils auraient pu être ils n’y étaient pas. Très vite, je me suis imaginer le pire…peut-être que finalement, il n’y a plus personne. Rien que cette pensée me déchire. Sans eux je ne suis plus rien, sans eux bordel, je ne serais plus le Alec que j’étais, je me laisserais aller jusqu’à ce que la mort me saisisse et m’accompagne chez ces êtres que j’ai aimé, et qui m’ont aimés. Je ne m’attendais pas à tomber sur Liam, très vite je pointe ma baguette en sa direction, restant tout de même méfiant, ne préférant pas me réjouir trop vite. A-t-il changé ? Je n’en sais rien, je ne sais plus …je suis tellement épuisé, je suis tellement déchiré, j’ai tellement mal.

Je n’ai pas su tenir trop longtemps, je suis à bout de force, j’ai faim, je suis au plus mal et je n’ai qu’une envie c’est de mourir, à cet instant là. Je n’ai plus les idées à la bonne place, je suis totalement perdu, je n’ai pas l’impression d’être sorti, on dirait qu’un simple rêve, un doux rêve … un vœu qui se réalise. Un vœu si cher et trop beau pour être vrai. Je m’écroule sur le sol mais Liam me retient, je me tiens difficilement à lui, à moitié conscient, luttant comme je peux. Je veux bien lui faire confiance, et honnêtement au point où j’en suis, je n’ai pas trop le choix. Son baiser m’arrache un long frisson, ça me fait vraiment bizarre, c’est vraiment étrange et honnêtement …ça me fait du bien. Une douceur retrouvée, que je pensais avoir définitivement perdue.

On transplane, je ne sais où…et à première vue, aucun enfant. Sont-ils …morts ? Ou il les a abandonnés parce qu’il n’avait pas le choix ? Je sens ma gorge se serrer, le laissant me déposer sur le canapé, restant allongé sur ce dernier. J’aimerais tellement lui poser des centaines de questions, une montagne de questions mais rien ne sort. Je me contente simplement de serrer sa main dans la mienne, l’observant silencieusement. Il est toujours aussi beau, en deux ans il n’a pas changé si ce n’est son petit air dessiné sur son visage. Une grande confiance en lui, une envie de quelque chose …de commettre l’irréparable. Liam a changé, je le ressens, je le vois. Je lâche lentement sa main et glisse la mienne jusqu’à sa nuque, glissant mes doigts dans ses cheveux, laissant des larmes roulées le long de mes joues. J’ai peur que ce soit qu’un rêve et que l’on me réveille pour m’emmener me faire torturer.

« Deux ans …sans toi …sans vous … »

Dis-je dans un murmure, d’une voix brisée, sentant une boule dans ma gorge. Deux ans, sans mes raisons de vivre. Je les suppliais de me tuer, je leur disais, que je voulais mourir. Je serre ses cheveux entre mes doigts, j’ai tellement mal, mon corps me fait mal …mais à force de souffrir comme je l’ai fais, la souffrance de toutes ses tortures ne me faisait plus rien, la seule souffrance que je ressentais encore c’était d’être séparé d’eux pendant deux ans. Je ferme mes yeux lâchant un long soupire et retire ma main de ses cheveux lentement.

« Où sont-ils … ? »

Lead me for now,
and forever.

Je me sens soulagé de l’avoir retrouvé, je sais que je peux relâcher la pression, me laisser retomber dans ses bras et le laisser s’occuper de moi. Je sais que maintenant je suis en sécurité et que je ne risque rien, du moins c’est ce que j’espère, après il est peut-être devenu un menteur professionnel mais qu’importe, de toute manière, si je dois mourir c’est de la main de mon mari et de personne d’autre. De la personne que j’aime le plus au monde et non de la personne que je déteste le plus. Je sais que ça n’arrivera jamais, du moins je l’espère de tout mon cœur. Je ne sais pas trop où nous sommes, mais j’en conclue bien rapidement qu’il vit ici. Pourtant, aucun signe qui prouve qu’il vit avec des enfants, aucun jouet, aucun vêtement d’enfants …rien. Très vite je me pose beaucoup de questions, tellement de questions…que j’ai envie de lui poser, mais qui ne franchissent pas mes lèvres. Je suis affaibli, je suis tellement faible, je me sens tellement mal que je préfère garder le silence et qu’il m’explique tout. Chaque chose en son temps.

Je ne peux pas m’empêcher de verser quelques larmes, ça me fait du bien de le retrouver, c’est un poids en moins, une lourde charge que je portais sur mes épaules et qui m’empêchait de dormir tranquille, qui m’empêchait même de dormir tout court. Je frissonne en sentant sa main dans mes cheveux, me sentant bizarre…je n’ai plus l’habitude d’autant de douceur et d’affection, ça me fait presque peur. C’est une sensation que j’ai oublié, et que je me suis habitué à oublier si jamais, je les avais perdus pour de bon. Fini ? Non, rien n’est fini, Liam ..ça ne fait que de commencer. Il me prend contre moi, je me crispe un peu. Je n’ai plus l’habitude des câlins, des bisous …j’ai plutôt été habitué à la torture, à la violence. Je me sens bizarre et ça me fait peur, quelque chose me dit que je dois le serrer moi aussi mais je ne le fais pas, je reste crisper, tendu, déglutissant difficilement.

Je regarde autour de moi, il n’y a vraiment pas la seule trace d’un enfant, ni photo, ni rien, mais alors rien du tout. Je lui demande, un peu hésitant où ils sont. Je regrette bien vite d’avoir posé cette question. Et s’ils ne sont plus de ce monde ? Finalement, je ne veux plus savoir où ils sont, même si je sais qu’au final, si mort ils sont, ils sont bien mieux là où ils se trouvent actuellement qu’ici, où ils doivent souffrir des reproches des autres enfants ou de l’absence de leurs pères. La réponse tombe, et je fus plus que soulager, j’ai envie de fondre en larmes, de pleurer de joie. Oui, ça va mieux, je me sens rassuré, je me sens beaucoup mieux et je sais qu’ils sont tous sains et sauf …même mon petit dernier. Je suis fier de Kaitlyn, c’est une vraie Henderson, j’aurais dis Pontius si elle avait mon sang mais qu’importe, c’est tout comme. Cependant, je ne peux m’empêcher de penser à tous les reproches qu’elle peut recevoir de la part de ses camarades ou encore enseignant. Si l’un d’eux ose lui faire du mal, en fuite ou pas, je me chargerais personnellement de leur cas, et même j’accrocherais leur tête à un endroit que tout le monde peut voir pour montrer que les membres de l’Ordre n’ont jamais abandonnés, et qu’ils finiront par revenir.

Il le voit donc pas les enfants lui non plus …mais d’un côté, je suis rassuré qu’ils soient en sécurité, chez Athénaïs avec je suppose Jezabel. Je sais qu’ils ne manquent de rien et même je suis persuadé qu’ils sont pourris gâtés. Il me parle alors de notre petit dernier. Je ne sais pas comment réagir, je me contente simplement de lui adresser un faible sourire qui ne dure qu’une toute petite seconde. Ils ne l’ont pas confiés à des résistants, ils ne l’ont pas tués ni rien et surtout, Liam l’a appelé comme j’ai voulu qu’on l’appelle, avant qu’il ne vienne, avant que je ne me retrouve derrière les barreaux. Je serre légèrement les dents puis je détourne mon regard, un regard vide, sans expression. J’ai comme une absence, je suis comme plongé dans mes pensées, des pensées profondes et tellement lointaine. J’ai des petits flash-back, je rêve presque éveillé. Je ressens cette douleur, ce déchirement que j’ai ressenti quand on m’a arraché mon enfant, que je n’ai pas pu prendre dans mes bras. Aucun contact, ni…rien.

« Il …tu l’as déjà vu … ? Il est comment … ? »

J’ai envie de lui parler, j’ai envie de m’ouvrir, j’ai envie de pleurer mais, rien. Quelque chose m’en empêche. J’observe mon mari, attendant impatiemment sa réponse, prêt même à lui bondir dessus, chose que je ne peux m’empêcher de faire, étant sur la défensive, sur les nerfs et surtout légèrement dérangé. Je l’agrippe par le col, le serrant de toutes mes forces du moins de ce qui m’en reste, le fixant droit dans les yeux.

« Qu’est-ce qui me dit, que tu ne me mens pas ? »

Je le lâche ensuite, me rendant compte de ce que je viens de faire. Je n’ai jamais agis de la sorte avec Liam. Je l’observe, comme surpris avant de me mettre dos à lui, ramenant mes jambes à moi. Je ne me reconnais plus, je déteste celui que je suis devenu, je déteste celui qui agis à ma place. Je murmure des choses incompréhensibles. J’ai besoin de sommeil, j’ai besoin de manger…mais rien à faire, je ferme à peine les yeux que je revois cet Enfer, je revois ces images traumatisantes. Je n’ai pas envie de fermer les yeux, je ne veux plus revoir tout ça et même ressentir toute cette souffrance. Je me redresse ensuite, difficilement et lui lance un regard presque noir quand je m’apprête à me lever et qu’il se penche pour m’aider. Je me redresse, tant bien que mal avant de me trainer jusqu’à la salle de bain pour aller prendre une bonne douche.

« Ne viens pas. »

Dis-je avant de fermer la porte, mais pas à clef. Je n’ai pas envie qu’il voit mon corps recouverts de cicatrices ou de plaies encore fraîche, je n’ai pas envie qu’il voit à quel point je suis pâle et à quel point j’ai perdu du poids. Je commence à me déshabiller puis je rentre dans la douche, m’adossant contre l’une des parois et j’ouvre l’eau, réglant à la bonne température, me glissant sous l’eau. Je sens la fatigue me regagner et pourtant je lutte, je n’ai pas envie de m’endormir, je n’ai pas envie de cauchemarder. Je me laisse glisser, m’asseyant sur le sol de la douche, n’arrivant plus à tenir, finissant par m’endormir, pas tranquille.

Lead me for now,
and forever.

C’est difficile de recevoir une telle affection comme celle-ci, moi qui n’aie plus l’habitude d’être câliné, que l’on soit doux avec moi…C’est dur. Je suis crispé, voir tendu comme un string déglutissant difficilement. J’aimerais tellement le serrer dans mes bras, le prendre contre moi mais quelque chose m’en empêche. Je n’y arrive pas, c’est tellement dur. Je sais que je vais avoir du mal à remonter la pente, je sais que je vais avoir du mal à redevenir comme avant mais, qui me dit que je redeviendrais exactement comme avant ? Rien. Je suis persuadé que c’est impossible, je suis mort depuis bien longtemps maintenant. Je suis rassuré quand il m’assure que les enfants soient en bonne santé, c’est tout ce que je demandais, qu’ils soient hors de danger et qu’ils se portent bien. Je hoche faiblement la tête quand il me répond. J’aurais tout fait pour le voir ne serait-ce qu’une minute ou deux, rien qu’un peu. Liam ne sait pas la chance qu’il a, même si d’un sens je le comprends tout à fait, je pense que j’aurais évité de les voir pour ne pas les mettre en danger.

Il me rapporte ensuite les photos de notre petit dernier et je regarde les photos un peu hésitant avant de finalement les prendre et les observe, glissant mes doigts sur son visage, sentant les larmes me monter. Il est tellement beau, tellement adorable …Je continue de l’observer quand même, quand même heureux de le voir ne serait-ce qu’en photo, cet enfant que l’on m’a arraché, que j’ai tant voulu serrer contre moi, cet enfant qui me manque horriblement. Il a le sourire, il est heureux et c’est le principal. Je sens les larmes roulées mais je les essuie rapidement, bien sur j’eu une réaction tout à fait autre, c’est en parti pour me protéger, pour ne pas montrer ma faiblesse….mais je débloque totalement, j’ai des sautes d’humeurs, je suis encore plus fou. Je sais que j’ai changé et je me fais peur, je l’admets.

Je file vite à la salle de bain, lui ayant ordonné de manière assez sèche de ne pas me suivre. Je ne me suis pas vraiment contrôler mais disons que j’ai assez honte de mon corps ou même je n’ai pas envie qu’il m’aide à faire quoique ce soit, je suis certes faible mais pas encore handicapé. D’un sens, j’ai peur de retrouver les enfants parce que je sais que je vais avoir souvent ce genre de comportements. J’ai peur pour la suite, mais je sais que Liam ne lâchera pas, il me soutiendra et grâce à son soutien j’y arriverais, à surmonter toutes ces épreuves. Je me déshabille & me glisse rapidement sous le jet de la douche, m’asseyant sur le sol de la douche, me sentant bien …une douche me fait réellement de bien. Je ferme mes yeux malgré que je revois ces images traumatisantes, tout ce que j’ai pu vivre mais je suis tellement épuisé, mon corps ne supporte plus.

J’ouvre brusquement les yeux en entendant Liam, qui me caresse les cheveux et je me colle un peu plus contre le mur, mais me rend compte qu’en fait j’y suis déjà coller. Je l’observe lui en voulant quand même d’être venu, d’être entré. Je le fixe et vire sa main quand même rapidement et presque violemment. Je plante mon regard dans le sien, lui lançant un regard limite froid, noir, glacial.

« Je t’ai dis …de NE PAS VENIR ! »

Finis-je par lui cracher ses mots en pleine figure froidement. Rien que de savoir qu’il a vu mon corps recouvert de toutes ces blessures, ces cicatrices j’ai envie de me cacher, j’en ai honte et je n’ai jamais voulu qu’il les voie. Je regarde Liam, me rendant compte que je viens de hausser le ton. Je détourne bien vite mon regard et prend mes cheveux entre mes mains, les serrant, me mettant en boule me balançant sur moi-même, murmurant des choses incompréhensibles. Je relève ensuite la tête vers lui mais ne le regarde pas franchement.

« Je …je suis désolé … »

Je ne me reconnais vraiment plus, je commence à délirer sévère. Je me redresse ensuite et je finis de me laver avant de sortir et je m’enroule dans une serviette et je me regarde dans le miroir. Je fais tout simplement peur à voir, c’est vraiment horrible, répugnant. Je glisse mes doigts entre les mèches de mes cheveux et contre ma barbe de deux semaines au moins. Je me tourne ensuite vers lui, un peu gêner.

« Tu …pourrais me les couper ? »

Dis-je en désignant mes cheveux. C’est tout simplement horrible, je n’ai jamais eu les cheveux aussi longs. Je suis complètement paumé. Je ne sais pas quoi faire, ni comment agir avec lui. J’ai besoin d’affection mais en même temps j’ai peur quand l’on m’en donne. Moins on en a et moins on s’attache et moins on souffre …pourtant j’ai tellement souffert, deux longues années. Je quitte la salle de bain ensuite allant fouiller dans ses affaires, enfilant l’un de ses t-shirts et boxer puis je file vers le canapé, m’installant sur ce dernier et reprend les photos de Sasha, le regardant, vraiment triste et profondément déchiré.

« Je …je ne l’ai jamais serré contre moi … Je l’ai à peine aperçu…et entendu pleuré…Ils me l’ont arrachés…je .. »

Je tremble un peu, c’est tellement dur, je n’arrive pas à être fort, certains y arriveraient mais pas moi. J’essaye de me ressaisir et de ne verser aucune larme mais c’est dur. Je repose les photos sur la table, ne relevant pas le regard. J’aimerais tant qu’il me prenne dans ses bras, qu’il m’embrasse et qu’il me rassure, qu’il m’apaise malgré tout. Je relève les yeux vers lui lentement et tend ma main vers lui, déposant mes doigts contre sa joue la lui caressant du bout de ses derniers.

« Je suis content, rassuré, que vous soyez sain et sauf … Je n’ai cessé de penser à vous, tous les jours… »

Lead me for now,
and forever.

Je n’ai en aucun cas envie de faire peur à Liam, pourtant je sais que c’est inévitable. Le fait qu’il a eut un mouvement de recul m’a fait penser, m’a montrer à quel point je pouvais être terrifiant, et je n’ai pas envie de l’être, pas à ses yeux. J’ai envie qu’il aie de nouveau confiance en moi, qu’il se rassure et qu’il sache que jamais je ne pourrais lui faire du mal même dans un état dans lequel je suis actuellement. Je ne peux pas faire de mal a mon mari, ni à mes enfants, rien que de m’imaginer lever la main sur mon homme c’est tout simplement horrible, ce jour là je crois que je serais vraiment devenu fou et je demanderais même de m’achever. Il réplique, ça me surprend mais ça m’énerve aussi. Je ne peux m’empêcher de serrer les dents et je finis par m’excuser, de mon comportement d’impulsif qui me surprend tout autant. Je relève les yeux vers lui, il me sourit mais, c’est un sourire que je ne lui rendis pas. Je n’ai pas la force d’afficher un sourire plus que sincère, je n’y arrive pas, c’est tout simplement trop dur, trop compliqué. J’aimerais, mais …mais je ne suis pas heureux, je souffre, je suis détruit et je n’ai qu’une envie c’est d’aller mieux, de redevenir celui que j’étais avant. Je lui demande s’il peut me couper les cheveux, je déteste mes cheveux et savoir qu’ils ont cette longueur là, je déteste et en plus de sa, ça ne me va pas.

Je murmure un faible ‘merci’ et le suit des yeux, allant m’habiller en empruntant ses affaires parce que moi, je n’en ai pas, si ce n’est ces vêtements tout crades et dégueulasse que j’ai trouvé chez nous, abandonnant mes vêtements de prisonnier. Je reviens m’installer sur le canapé et reprend les photos de notre fils. Ca me fait mal de le voir, mais ça me rassure aussi, au moins je sais qu’il est en sécurité et heureux, je sais qu’il se porte bien et finalement c’est ce qui compte le plus. Je lui explique ce que j’ai enduré, comment on me l’a arraché. Je relève les yeux vers lui, pinçant mes lèvres entre elles, reniflant un peu. Mes enfants me manquent énormément, j’ai envie de les entendre, de les voir, de les serrer dans mes bras. J’ai envie de leur dire combien je les aime et que je suis fier d’eux, que je serais toujours là pour eux. Je hoche faiblement la tête et je repose les photos sur la table basse, pensif. J’espère les revoir très vite mais j’ai peur, peur de leur réaction et surtout de celle de Sasha. Je déglutis difficilement et je regarde le sol le laissant s’approcher de moi et déposer un baiser contre ma joue. Je ne réagis pas, pas physiquement mais s’il savait combien je me sens bien, ses baisers m’ont manqués, tout m’avait manqué. Je me sens en sécurité quand il se trouve près de moi, ce qui n’était pas le cas à Azkaban.

« Je savais que vous étiez toujours envie, je le ressentais et c’est pour sa que je suis encore là, Liam. Je….c’était tellement dur. Les conditions de vies, les tortures…tout ce que je voulais c’est mourir, je voulais mourir pour ne plus souffrir et pour ne pas devenir fou…mais j’ai toujours tenu bon parce que je savais que j’allais sortir un jour et que j’allais vous revoir…Je comprends combien c’est horrible de souffrir, tu sens cette douleur s’imprégner en toi jusqu’à la moelle, au début je résistais, je montrais le minimum mais tout ça m’a affaiblit, et tout ce que je leur demandais c’était de m’achever. Je …je ne voulais plus revivre sa… »

Dis-je en tremblant un peu, je regarde le sol et frissonne en sentant Liam se rapprocher mais petit à petit. Je relève les yeux vers lui-même si j’ai un peu de mal. Je ne suis pas devenu faible, je ne me suis pas remis en question…c’est même devenu pire, j’ai juste tellement envie de faire du mal, de faire regretter à ceux qui m’ont foutu au trou. J’ai envie de leur infliger pire de ce que je leur ai déjà fais voir, j’ai envie d’entendre et de sentir leur os se briser sous mes doigts, sentir ce liquide rouge chaud dégouliner sur moi, en avoir sur les mains. J’ai envie de tous les entendre hurler tant que la douleur est forte, de les torturer jusqu’à ce que la folie naisse. J’ai soif de vengeance, et quand j’irais mieux, je les traquerais, tous. Je leur ferais manger leurs tripes. Je ne suis plus celui d’avant, non, avant j’avais trop de pitié pour les autres …je ne m’en prenais pas aux enfants, mais maintenant, vieux, enfant, femme je m’en fiche totalement. Je regarde Liam en silence avant de venir glisser lentement ma main sur sa nuque, caressant ses cheveux, les remettants en place puis je rapproche mon visage du sien, hésitant tout de même puis je dépose lentement mes lèvres contre les siennes, fermant mes yeux, exerçant de douces pressions contre ces dernières. Ce simple baiser m’arrache un long frisson, ça me fait du bien, de le retrouver. J’éloigne ensuite son visage du mien, un peu nerveux puis je regarde le sol.

« Je suis fier de toi, Liam …De ce que tu es devenu, du fait que tu n’as pas baissé les bras …Je suis rassuré que tu sois encore en vie. »

Je n’arrive pas à lui dire que je l’aime, ça m’est impossible, ces deux mots ne veulent pas franchir le seuil de mes lèvres, je bloque, je n’y arrive pas et pourtant j’aimerais le lui dire, même le lui crier, mais rien, pas un son ne sort. Moi aussi, j’ai changé …mais je commence à avoir peur, peur de ce qui m’attend, peur du futur. Le début de la fin ? Je n’ai pas envie que Liam m’abandonne si tout se complique, qu’il m’abandonne par mes sautes d’humeurs ou mes agissements étranges.

« Qu’est-ce que tu as fait, pendant ces deux longues années ? »

Lead me for now,
and forever.

Je n’ai qu’une envie c’est de me venger et de leur faire du mal, j’ai envie de faire couler leur sang, de les torturer jusqu’à ce qu’ils deviennent fous, de sentir leur os craquer sous mes doigts, de les voir rendre leur dernier souffle. J’ai tellement envie de faire du mal à ceux qui m’en ont fait, de leur faire regretter de s’être attaqué à moi alors que j’étais faible. De leur faire regretter de nous avoir vendu à la presse, désormais le monde magique savent tout de nous, le nombre d’enfant, nos époux et épouses respectifs, le nombre de morts par tête bref, ils le regretteront et amèrement. Liam me rassure et ça me fait vraiment du bien. J’avais oublié à quel point ça faisait du bien de se sentir soutenu, de se sentir aimé par quelqu’un. J’avais oublié, oui, pendant deux ans on me répétait sans cesse que je n’allais plus tenir trop longtemps, qu’un détraqueur viendrait m’embrasser et me transformer en véritable légume. On ne cessait de me faire du mal, je ressentais cette douleur prendre possession de mon corps, s’imprégnant jusqu’à la moelle.

Il me rassure ensuite sur les enfants. Je ne peux m’empêcher de lui adresser un faible sourire. Ca me fait mal au cœur de savoir que Sinéad s’est renfermé sur lui-même, qu’il ne joue plus avec les autres. Je n’ai jamais eu envie que mes enfants souffrent. Je sais qu’ils sont solidaires entre eux, que Kaitlyn aide ses petits frères, qu’Athénaïs également et je sais qu’ils sont entre de bonnes mains, et ça me rassure d’autant plus. Je repose les photos sur la table basse. Je n’aurais jamais cru mais c’est horrible de vivre séparé de ceux que l’on a porté pendant neuf mois, de celle que j’ai élevé, que j’aime comme ma propre fille, loin de celui qui me supporte depuis plus de quatre ans, qui me rend heureux et qui connait tout de moi. J’ai envie de les voir, et de les serrer contre moi et de leur dire combien je les aime, j’ai envie de faire la connaissance de notre petit dernier, de pouvoir l’entendre, le toucher, le serrer contre moi comme je n’ai jamais pu faire, même dès sa naissance. Aucun contact. Rien.

Je suis tellement détruit, tellement anéanti. Je n’ai plus aucun repère, je suis perdu. Le seul sur qui je peux m’appuyer c’est Liam, mais je sais qu’il ne le supportera pas très longtemps. Je m’approche de lui, discrètement, lentement mais sûrement. J’hésite un instant avant de finalement me pencher en sa direction, déposant mes lèvres contre les siennes, un peu timide. Il me dit alors tout ce qu’il a fait pendant ces deux ans. Je hoche faiblement la tête puis je baisse mes yeux, me sentant tout de même coupable de leur faire vivre un enfer comme celui-ci.

« Pardonne-moi…c’est à cause de moi, tout ça… »

Mais je ne développe pas, je n’en ai pas la force ni l’envie. J’ai envie de retrouver une vie à peu près normale, j’ai envie que l’on vive dans une belle maison, comme avant, nous deux et les enfants. J’ai envie de pleurer mais rien ne sort, je suis trop épuisé. Je me redresse ensuite puis je m’approche de la fenêtre, regardant dehors, bras croisés contre mon torse. Je me tourne ensuite vers lui.

« Tu me coupes les cheveux … ? Après, j’irais me reposer. »

Même si dormir en paix, c’est moins sûr. Je ne dormais que très peu à Azkaban, la peur me rongeait, je faisais des cauchemars et encore maintenant je ne cesse d’y penser. Je sais que je vais tenter de penser à autre chose en faisant d’autres choses plus monstrueuses. Je sais aussi que je suis loin d’avoir la tête sur les épaules et la lumière à tous les étages. J’espère que Liam tiendra bon car j’ai vraiment besoin de lui, maintenant, demain, et dans les semaines à venir plus que jamais.