Valafar Drake Jovovich

« La vengeance est un plat qui se mange froid...là ça sera même glacé »

L’odeur du sang à la fois répugnante et attirante. Comme un léger goût amer lorsqu’il recouvre mon corps. Cette couleur inimitable qui dégouline de mes mains. J’ai été conçu pour devenir une machine à tuer. Un Mage qui doit répandre le mal. Depuis ma plus tendre enfance, mon père m’a modelé à son image. Sans sentiment, sans tendresse, juste de la violence et de la rancoeur. Les Sangs-Purs sont l’avenir de la Sorcellerie, les autres détruisent notre monde. Ils déshonorent notre nature. La mort est le seul châtiment qu’ils méritent. Ces mots ont bercé mon enfance, tout comme la maltraitance et les insultes à répétition. Ma mère est morte en couche, je suis fils unique et c’est sur moi que repose le décès de celle qui m’a porté. A l’âge d’être scolarisé, j’intègre vite une école pour petits Sorciers, mais loin de toutes les écoles connues de tout le monde. La discipline était d’or, les châtiments pleuvaient chaque jour, même sur les plus jeunes d’entre nous. Cette école avait pour but de nous faire entrer dans les rangs, mais l’enseignement difficile n’a fait qu’endurcir mon côté provocateur. Très jeune, je me suis rebellé et les coups de mon père n’arrangeaient en rien mon caractère. Quand je me suis retrouvé à Poudlard, je me suis vengé sur tous les petits bourgeois qui obtenaient toujours tout ce qu’ils voulaient de leurs parents. Jalousie, exaspération, un mélange bien détonnant. Serpentard fut ma maison d’étude, sans grande surprise. Je n’avais pas une bonne réputation, loin d’être un tendre et plutôt solitaire, personne n’osait m’approcher. Tous me prenaient pour un dingue, mes idées n’étaient pas semblables à celles des autres. J’ai passé la quasi-totalité de ma scolarité seul, mais ça ne me dérangeait pas vraiment. Je n’ai pas été élevé pour me faire des amis. Mon premier meurtre est arrivé alors que j’étais très jeune. Ce n’était que le résultat d’un malentendu qui est survenu lorsque je me trouvais en troisième année. Je n’ai jamais été inquiété de quoique ce soit, puisque la mort de mon regretté camarade est retombé sur le dos de l’Ordre des Ténèbres. Pour ma par, j’ai récidivé l’année suivante, puis quelques mois après, encore et encore. Voir l’étincelle de vie quitter le regard de ma victime était devenue comme une drogue. A dix-sept ans, l’Ordre m’a récupéré, ayant déjà pas mal de meurtres et autres larcins à mon compte. La même année, mon Père m’avait promis à une jeune fille d’une année ma cadette. Un mariage arrangé auquel je n’adhérais pas. Faire de cette petite imbécile ma femme était bien loin de me plaire. Alors une fois encore, j’ai désobéi et me suis marié à ma petite-amie, déjà enceinte de quelques mois, sans l’accord de mon Père. Elle me donna un fils, qui n’eut pas la chance de vivre très longtemps, frappé par une maladie qui lui ôta la vie. Une année plus tard, une nouvelle naissance. Un autre fils également. Prenant Damon pour une nouvelle chance de pouvoir avoir une descendance, je me suis juré de ne jamais me comporter comme mon père à son égard. Quelques temps après ma femme mourrait. J’ai élevé seul mon fils et l’ai souvent amené avec moi, lorsqu’il s’agit de missions qui n’étaient pas vraiment dangereuses pour lui. Il devait savoir ce que voulait dire être un Sorcier de Sang-Pur. La première chose que je lui ai apprise, à peine savait-il parler, ce fut le vol sur balai et vers dix ans, les sortilèges impardonnables, qu’il manie à présent comme un chef. La même année, une confrontation entre mon propre père et moi-même couta la vie à mon géniteur. Ma façon d’élever mon fils ne lui plaisant pas, il s’était permis de mon « montrer » comme je devais m’y prendre lorsque Damon faisait quelques bêtises de gamin. Il leva une seule fois la main sur le gamin, mais ne la rabaissa plus jamais, tombant raide mort avant même de l’avoir effleuré. Quand mon fils est entré à Poudlard, je me suis remis deux fois plus à mes missions et j’ai repris ma place au sein du Ministère de la Magie. Mais plus ça allait et plus l’envie de massacrer mes collègues me venaient. Le Ministre était d’une bêtise sans égale, et les autres n’étaient guère mieux. Du côté de l’Ordre, entrant dans une rivalité avec Lestrange, seuls les quelques rebelles de service semblaient vouloir me suivre. Mais tout de même, une fois mon fils en âge de me rejoindre, je n’ai pas hésité à le faire entrer dans l’Ordre des Ténèbres. Quelques mois plus tard, après une altercation au sein du Ministère de la Magie, j’ai tué plusieurs de mes collègues sur un coup de tête et je me suis vite retrouvé à Azkaban. Si l’Ordre n’est pas venue à mon secours, c’est que mon incarcération arrangeait bien Lestrange pour qui je devenais dérangeant. Mais une fois dehors, il ne perd rien pour attendre, ma vengeance sera terrible. Ma condamnation, à vie, me laisse peu de chances de revoir un jour ma fils, ma belle-fille, son taré de père, mais aussi ma petite-fille. Je ne perds pourtant pas espoir, je sais que Damon ne suivra pas les ordres de Lestrange et qu’il fera tout pour me sortir de prison.

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