My life without you

Le divorce a été prononcé depuis bien longtemps, mais ma culpabilité ne cesse d’augmenter. Ismaël était l’homme de ma vie. Je l’aime bien plus que ma propre personne et c’est encore vrai aujourd’hui. Pourtant, par dépit, je l’ai quitté. Je ne pouvais pas supporter d’avantage de mensonges, trahisons même. A présent, je devrais être heureuse, vivre ma vie, mais ce n’est pas le cas. A l’intérieur, j’ai l’impression d’être rongé par mes remords. Je n’ai pas tenté de retrouver la compagnie d’un homme puisqu’à mes yeux, aucun n’est en mesure d’arriver à la cheville de mon ex-mari. Je souffre de tout ça, mais je ne regrette pas de l’avoir quitter. Ce qui me fait le plus mal, c’est de le savoir à Azkaban, souffrant chaque jour que Merlin fait. Pourtant, il avait changé. La route promettait d’être longue et sinueuse, mais il changeait. Je le sais. Je connais Ismaël depuis bien des années et j’ai vu les changements de mes propres yeux. Il s’est ouvert à Alec et lui a enfin avoué qu’il ne l’a jamais détesté. Jezabel, il l’a accueilli et même s’il pouvait avoir encore des réactions imprévisibles, il était en train d’apprendre à le connaitre. Il n’a jamais plus retouché à Athénaïs et s’est même, en quelques sortes, excusé de son comportement. Pourtant, il aurait eu l’occasion de s’énerver à bien des reprises. Notamment quand sa fille s’est retrouvée enceinte ou encore quand elle a épousé Jezabel, alors qu’ils sont frère et soeur. Mais bien qu’il ait été vert de rage, il ne les a pas étripé pour autant. Maintenant … maintenant, il croupie à Azkaban. Deux longues années peuvent changer un homme et j’ai très peur qu’il redevienne d’un coup celui d’avant. Si je m’en soucis encore, c’est bien parce que je l’aime toujours malgré tout, malgré notre rupture. J’ai du mal à imaginer que les deux hommes de ma vie sont enfermés. Je m’attend toujours à voir débarquer l’un ou l’autre. Alec tentant d’arranger les choses entre son père et moi, et Ismaël avec des prétextes assez étranges, juste pour me voir. Mais je ne veux pas espérer pour rien. Je sais ce qu’il finit par arriver aux Sorciers qui se retrouvent à Azkaban. Pire encore lorsqu’il s’agit, comme eux, de mages noirs. Ils n’en sortiront pas vivants et tout ce qu’il me reste, ce n’est que mes souvenirs.

Chassant mes sombres idées de mes pensées en secouant nerveusement la tête, j’attrape mon sac et verrouille la porte de mon appartement. Le mieux pour ne pas sombrer dans la dépression est encore de s’occuper l’esprit. Il n’y a que la médecine qui arrive à me faire penser à autre chose et je compte bien me rendre à mon travail aujourd’hui. Vêtue d’un jean et d’une paire de baskets, pour plus de confort, je descend les escaliers de l’immeuble et passe par le parc pour aller à l’hôpital. En arrivant dans le hall de l’établissement, je me dirige machinalement vers les vestiaires. Le code de mon cadenas étant ma date de mariage, je ne peux manifestement pas l’oublier. A l’intérieur, quelques photos sont collées sur la porte. Il y a Athénaïs, son fils et Jezabel, Liam, Alec et les enfants, mon cher petit fils, ainsi qu’Ismaël et moi-même. A force de les voir, je n’y fais plus vraiment attention. Je dépose mon sac à l’intérieur du casier et attrape ma tenue, sans oublier ma blouse. M’installa sur le banc, je commence à me déshabiller, pour enfiler la panoplie du parfait Chirurgien. Je finis également par enfiler une autre paire de baskets qui, je trouve, sont bien plus confortables pour travailler que toutes les autres chaussures qui peuvent exister. En m’étirant, je referme mon vestiaire et m’apprête à quitter la pièce, quand j’aperçois des traces de sang sur le sol. Je fronce le regard et commence à les suivre, tel un jeu de piste, pour qu’enfin, dans un coin sombre des vestiaires, je le trouve. Mon coeur manqua un battement et je fus rester sans bouger durant de longues secondes. Assis au sol, contre le mur, Ismaël avait l’air très mal en point. Reprenant mes esprits, le coeur battant à tout allure, je m’empresse de me mettre à genoux à côté de lui, déposa ma main sur sa joue.

- Ismaël c’est bien toi … mais que t’ont-ils fait ? -

Je sentais les larmes me monter aux yeux. Mes sentiments étaient tout chamboulés. Je me retrouvais face à mon ex-mari qui demeure l’homme que j’aimerai jusqu’à mon dernier souffle. Mais il est dans un tel état, que la peur de le perte m’envahie. Ses vêtements sont tachés de sang, son tee-shirt est même troué à quelques endroits, laissant apparaitre des plaies mal soignées. J’attrape son bras, le passant autour de mon cou et j’essaye de l’aider à se lever.

- Ne reste pas là, quelqu’un risquerait de te reconnaitre. -

Je ne veux pas qu’il retourne en prison. Même si aider des meurtriers est contre mes principes, là il s’agit de mon mari et plus rien d’autre ne compte. L’aidant à marcher, je sors discrètement de la pièce et cherche une salle vide. Je trouve l’endroit parfait et je l’aide à s’installer sur une chaise, le temps de faire les stores.

code by biscotte