ace wyatt northwood

« C’est dans le mensonge que la vérité commence. »

« Mam' ! Moi je veux aller à Gryffondor quand je serai grand. » J'avais toujours été un petit garçon borné, sachant très bien ce que je ne voulais pas. Et je n'avais aucune envie de finir dans la maison de Salazar Serpentard. Ils n'étaient tous que des peureux incapables de s'affirmer devant tous. Ils ne connaissaient que la ruse et les coups dans le dos. Enfin, c'est ce que Papa m'avait dit, quand il est allé à Poudlard. La maison rouge et or était celle qui accueillait les courageux, les élèves loyaux et forts. Et je voulais y aller, parce qu'elle me correspondait le plus. En attendant, j'apprenais les rudiments de la magie dans notre quartier, dans le Londres Sorcier. J'avais un net avantage sur les autres, bien heureusement. J'avais eu la chance de naître avec le don de métamorphomagie, transmis du côté de ma mère. Maman m'avait dit qu'elle avait été étonnée de me voir avec les cheveux de toutes les couleurs quand j'ai piqué ma première crise de colère. Je m'amuse à les faire tourner en bourrique, c'est tellement amusant. Attendre encore trois ans, c'est trop long ! « Peut-être que si tu mange un peu plus de légumes, tu auras la chance d'aller à Gryffondor... » Elle aurait du aller chez les vert et argent, ma mère. Aussi sournoise et manipulatrice qu'eux, mais dans de bonnes intentions. Heureusement. J'avais la chance d'être aimé et choyé, juste ce qu'il fallait. Ni trop, ni pas assez. J'étais tout impatient d'entrer dans ce château que l'on m'avait décrit depuis ma plus tendre enfance, cet endroit féerique dont on n'oublie jamais le souvenir. Ils n'avaient pas menti. Cet endroit était magique, à un point inimaginable. Le château semblait posséder une âme, qui venait en aide à ceux qui la demandait sincèrement. L'ambiance était tout aussi géniale qu'à la maison. J'avais été tout euphorique de prendre le Poudlard Express, m'extasiant devant la couleur rouge de cet engin. J'avais eu un peu peur quand j'avais vu les sorciers nés-moldus qui passaient la colonne de pierre pour se rendre au quai 9¾. Papa m'avait dit qu'ils n'étaient pas différents de nous, que nous avions tous le même sang. J'étais d'accord avec lui, Kieran et moi on avait fait un pacte de sang. De toujours être là l'un pour l'autre, quoiqu'il arrive. Ce n'était pas anodin, même si nous étions des enfants. Mais je ne voulais pas que nous soyons séparés. Il était mon meilleur ami, le seul et l'unique. Je l'avais rencontré lors qu'une escapade dans le Londre moldu. Et nous ne nous étions jamais quitté. Cela faisait trois ans que l'on se connaissait. Il avait fini à Serdaigle, ce qui ne m'était pas du tout. Moi, j'avais réalisé mon but, arriver à Gryffondor. À peine le Choixpeau s'était posé sur le haut de ma tête qu'il avait crié ma maison à voix haute. J'avais sauté de joie et courru m'asseoir à ma nouvelle table. J'avais tellement envie de tout connaître, de tout voir, tout découvrir. Je n'attendais que ça ! Poudlard, tu es à moi ! « Seth, pourquoi tu continues à faire ça ? Tu veux que notre fille sache que son père était un méchant ? Qu'elle sache que tu faisais des trucs louches avec je-ne-sais-pas qui, et dont je préfère ignorer l'existence ? C'est ce que tu veux vraiment ? Parce que moi, j'peux plus. » Je pouvais contempler le beau visage de mon homme, coupable. J'avais rencontré cet énergumène en cinquième année, et je n'arrive toujours pas à comprendre comment nous avons fini ensemble. J'ai su très tôt que les femmes ne m'intéressaient pas. Et puis Seth avait ce côté bad boy insaissiblement et absolument insupportable que m'attirait inexorablement. Nous avions réussi à mettre cette guerre de maisons entre parenthèse pour vivre notre idylle passionnelle. Ce n'était pas qu'une amourette de jeunesse, nous avions beau être complètement différents, nous nous complétions. Comme deux moitiés d'un puzzle, comme le soleil et la lune. Sauf qu'il allait trop loin, il s'enfonçait dans l'obscurité, entraîné par sa connasse de grande soeur. Elle ne m'avait jamais apprécié, sans doute parce que je lui "avais volé" son frère. Bref. Nous avions longuement réfléchi et nous envisagions d'adopter une petite fille. Aaliyah. Rien que son prénom me faisait quelque chose dans le ventre. Un enfant. On était jeunes, mais j'avais l'impression que j'étais fin prêt. J'en avais tellement envie. J'avais tout ce que je voulais autour de moi : l'amour de ma vie, et bientôt une fille. Je souris en pensant que j'allais rendre une petite heureuse, elle qui avait été dénigrée par ses parents. J'avais l'impression d'être au paradis. Alors qu'une ombre entachait le décor, peu à peu. « SEEETH, NOOON BORDEL PARS PAS ! » Les Aurors étaient en train d'emmener le brun quelque part, au Ministère peut-être. Je savais qu'il avait fait du mal, mais je ne voulais pas qu'il parte, vous comprenez ? Aaliyah s'accrochait désespéremment à ma jambe et je la posais dans les bras de mon meilleur ami qui me regardait, gravement. « Il a merdé, Ace, et tu le sais. » Oui je le savais. Il avait continué ses conneries avec sa soeur et sa bande étrange. L'ordre, m'avait-il dit. Je m'en foutais. La seule chose qui tournait en boucle dans ma tête était qu'on m'enlevait la personne que j'aimais le plus au monde. Qu'elle allait disparaître pour je-ne-sais-combien de temps. Je pris mon courage avant de m'élancer, souhaitant seulement lui dire au revoir. « Dégagez ! Laissez-moi passer, je veux aller le voir avant qu'il parte. SORTEZ DE MON CHEMIN BORDEL ! » J'étais presque arrivé quand un sort m'atteignit dans le dos et je tombai, stupéfixié. Pouvant seulement voir Seth transplaner sous la garde des unités spéciales. Merde. Il ne restait plus que moi et ma fille, seuls. Cela faisait quelques années que je bossais à Honeydukes, mais ça n'allait plus jamais être comme avant. Heureusement que mon petit rayon de soleil était là. J'espérais seulement qu'elle allait me faire remonter la pente, à sa manière.

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